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Marketing Terrain

Zoom sur le bio ...

Marché du bio

Pouvons-nous encore parler de « tendance » pour le bio ? Cela fait quelques années que de nouvelles offres ne cessent de « germer », ces produits « éclosent » dans nos points de vente et font « fleurir » ce marché. Les modes de consommations changent, les marques proposent des produits à prix « doux », donc tendance ou démocratisation ? 
La pharmacie n’y coupe pas, bien au contraire, puisque 76 % des pharmaciens veulent développer leur offre bio, selon une étude IQVIA.

LES COSMÉTIQUES BIO

Avant de commencer, on va déjà différencier les ingrédients bio vs. naturels !

Les ingrédients, qu’ils soient bio, naturels et même d’origine naturelle, sont tous issus de la nature (d’origine végétale, minérale et même animale). Mais alors qu’est ce qui les différencient !? Il n’existe pas aujourd’hui une définition officielle du « naturel », alors fions-nous aux labels tels que Cosmebio, Natrue, Nature & Progrès, Ecocert … pour définir le naturel et le bio !

Ingrédients naturels :
Un ingrédient naturel est simplement un ingrédient brut, n’ayant subi aucune transformation ou seulement « mécanique ». Prenons par exemple une graine, nous pouvons la transformer physiquement par pression ou par broyage, elle reste un ingrédient naturel car pas de transformation dite chimique.

Ingrédients d’origine naturelle :
A contrario, l’ingrédient d’origine naturelle n’a pas seulement subi une transformation physique, mais aussi « chimique », donc il n’est plus à l’état naturel mais seulement d’origine naturelle. Attention, nous parlons ici de        « chimie verte », la réaction chimique se fait à l’aide d’un solvant naturel. Si nous prenons le processus de saponification pour un savon solide, c’est une réaction chimique entre un corps gras comme des huiles végétales et une base, la soude. 

Ingrédients biologiques :
Les ingrédients biologiques sont des ingrédients naturels ou d’origine naturelle qui ont été cultivés selon les principes de l’agriculture biologique.
A noter : l’eau et les minéraux ne peuvent pas être certifiés biologiques, car on ne les cultive pas.

Conclusion, un cosmétique naturel doit contenir au minimum 95 % d’ingrédients naturels et pour un cosmétique bio, on leur impose, en plus d’être naturel, un pourcentage d’ingrédients issus de l’agriculture biologique, à savoir au moins 95 % de ce qui peut être bio doit l’être.

Ça y est, nous avons répondu aux « 37 % des consommateurs qui ne connaissent pas la différence entre un produit bio et naturel »(1)

Intéressons-nous désormais au marché...

Environ 500 millions d’euros, c’est le C.A. des cosmétiques bio tous circuits confondus en 2018. Selon le cabinet d’étude Xerfi, « les ventes devraient bondir de 10 % par an à l’horizon 2022, pour atteindre 760 millions d’euros et, ainsi, représenter 7,5 % du C.A. de l’hygiène-beauté ». Une tendance alors qui a de l’avenir déjà à court terme voire même à moyen terme. La pharmacie/parapharmacie profite aussi de cette croissance puisque les ventes ont progressé de +8,4 % en 2018 en France(2)  et pour 55 % des Français, le circuit pharmaceutique est le lieu d’achat préféré pour la cosmétique bio et naturelle (le n°1, est bien évidemment les magasins bio avec 66 %) selon l’étude Xerfi « Les cosmétiques bio et naturels à l’horizon 2022 », présentée en avril. Malgré tout, « 38 % estiment que l’espace bio de la pharmacie n’incarne pas les valeurs de la consommation bio (nature, environnement, confiance, durabilité) »(1). Alors, n’oublions pas que de développer une offre c’est bien, mais bien au-delà, c’est tout un univers et des valeurs que les consommateurs souhaitent retrouver en point de vente. Le merchandising ainsi que le marketing expérientiel sont alors des leviers à ne surtout pas négliger. 

On constate une prise de conscience de la part des consommateurs. Ils se veulent plus « écoresponsables » dans leur façon de consommer. Ils recherchent également de la transparence, de l’authenticité mais aussi du sens dans les marques et les produits. Pour « 56 %, la principale motivation à l’achat est par souci de préserver l’environnement »(3)
Cette nouvelle consommation se répercute évidemment sur les chiffres du marché en croissance constante.

72 % des Françaises ont déjà utilisé des cosmétiques bio(3) et pourtant de nombreux freins persistent à l’achat. Le premier et celui que l’on connait tous, est simplement les prix, pour 63 % « qui sont trop élevés »(3).

QU’EN EST-IL DES COMPLÉMENTS ALIMENTAIRES ?

Beaucoup d’articles traitent des cosmétiques bio, mais les compléments alimentaires à base de plantes, aromathérapie, phytothérapie et nutrithérapie, ne sont pas en reste sur ce marché, bien au contraire ! 

Les compléments alimentaires bio, selon Synadiet, pèsent 58,5 millions d’euros en pharmacie et parapharmacie, dont 79% sont réalisés seulement par la pharmacie qui connait également une croissance de plus de 10% sur un an. Donc est-ce prometteur pour la pharmacie ? Sachant que cette croissance est supérieure à celle des magasins bio… 

La nutrithérapie, notamment bio, reflète, là encore, un consommateur en quête de naturel ! Un marché à fort potentiel…  puisque, selon Stéphanie Peigné, directrice Innovations chez Arkopharma, 41% des Français ont recours à au moins une de ces méthodes de santé (phytothérapie, aromathérapie, homéopathie ou apithérapie) et pour 72% d’entre eux, l’origine biologique reste un critère important dans le choix(4). Alors, la labellisation AB, l’eurofeuille, voire même Vegan, sera gage de qualité des produits et influencera le choix du consommateur.

(1) Étude GEM Junior Conseil pour L’Oréal, sur le consommateur en pharmacie – février 2019

(2) IMS-IQVIA/Les Echos Etudes

(3) Étude Ifop/Nuoobox – Septembre 2018

(4) Le Quotidien du Pharmacien n°3507